VOLTAIRE EN VOYAGE AUX USA
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CHRONIQUE

Vous avez bien récupéré vos enfants et certainement entendu moults récits de nos aventures mais voici -enfin !- le petit journal de notre voyage dont nous avions parlé lors de la réunion, donc chose promise, chose due.

Samedi 14 octobre : Le départ : une trèèèèèèèèèèèèèèèèèèès longue journée

Comme vous l’avez observé, et y avez même contribué : le rangement des valises dans la soute fût une réelle partie de Tetris ! Heureusement, les élèves s’installèrent dans le bus autrement plus simplement sur leurs sièges !

Le voyage avec Steve, notre premier chauffeur s’est révélé assez joyeux, les élèves peu fatigués, voire dynamiques malgré la courte nuit et nous sommes ainsi arrivés sans encombre à Zaventem. Nous prenons tous conscience que 48 élèves et leurs 4 professeurs prennent de la place, même dans un aéroport et nous prenons l’habitude de nous ranger de façon à faciliter le passage des autres voyageurs, aussi à la recherche de leur avion. Après l’enregistrement des bagages et le poids des valises qui s’affiche- Qui a été le plus prévoyant ? Qui sait voyager léger ? - vient l’heure des grandes révélations, puis celle du sandwich ! Hé, oui, ce n’est pas parce qu’il est moins de 9h, qu’on ne peut pas apprécier un pâté cornichons, un jambon-fromage ou un thon mayonnaise, voyons ! Une préparation au décalage horaire ? Une mise en bouche du régime alimentaire américain ? Pas du tout, mais pour éviter de se voir obligé de tout jeter à la douane, mieux vaut tapisser l’estomac.

Premier vol pour certains, étape anecdotique pour d’autres, le Bruxelles-Londres se passe aussi bien que le voyage en bus et nous voilà en territoire britannique. De nouveau, nous passons l’étape du contrôle de sécurité : vider les sacs de leurs contenus métalliques, enlever les lunettes, les foulards ou écharpes, les vestes et éventuelles ceintures- les plus prévoyants voyagent en jogging-passer les portiques et ça y est, c’est l’attente qui commence. Elle va être longue, très longue. On le sait, c’est marqué sur le programme. Au Royaume -Uni, il est une heure plus tôt qu’en France, encore une heure à attendre, chacun patiente comme il/ elle peut.

Bon, nous apprenons qu’il faut prendre la navette pour atteindre le terminal d’où partira notre vol. Y serons-nous à l’heure ? Pas de panique, nous avons encore du temps dans cette salle d’attente très calme, certains écoutent de la musique, jouent aux cartes, se reposent…Puis l’écran indique un retard, confirmé au micro : l’avion prévu à 16h45 ne décollera pas avant 18h, un problème personnel concernant le co-pilote, le remplaçant n’est pas arrivé, les bouchons londoniens…. Deuxième annonce : le 18h devient 19h, les neurones des élèves et des profs conjugués calculent : l’heure d’arrivée à New-York+ le trajet en bus+ le temps de trajet jusqu’à leurs familles d’accueil= couchés très tard. L’attente est atténuée par une offre de rafraîchissements et snacks, les plus hardis vont remplir leurs poches de bouteilles d’eau, barres de céréales et paquets de chips, les plus timides demandent de l’aide tandis que les plus généreux pensent aux copains ou à Mme Saï et M. Brecville occupés à saisir les noms et numéros de téléphone pour créer le groupe Whatsapp du voyage qui permettra d’échanger des photos, des informations, des questions en tous genres et même des souhaits d’anniversaire !On nous laisse enfin accéder à l’avion, chacun cherche sa place, en demande une autre pour être à côté d’un copain, de la meilleure amie…Quelques hôtesses perdent patience puis tout rentre dans l’ordre, on s’installe, les élèves se jettent sur l’offre de films et séries, le pilote nous explique l’interdiction de voler sans un co-pilote maitrisant son calme et l’état du trafic sur le périphérique de la capitale britannique, le M25…. Le co-pilote est enfin là et l’avion va pouvoir décoller, un peu plus tard nous allons découvrir les boissons puis les plateaux repas offerts par British Airways et certains trouver le sommeil. Atterrissage contrôlé et arrivée à la douane, passage impressionnant pour tout le monde, même les plus aguerris, les douaniers américains font tout pour qu’il en soit ainsi. Heureusement, l’un d’entre eux, amusé par notre groupe de lycéens, intrigué et intéressé d’apprendre que nous visitions son pays pour y perfectionner la langue et ce qui s’apprend dans les salles de classe, propose de nous prendre lui-même en photo juste là où une affiche stipule qu’il est interdit de se photographier !

photo de groupe à la douane

Ce paradoxe de la vie made in USA nous donne une première occasion de s’approcher de la statue de la liberté, celle-ci est fausse mais elle suffit à combler la soif d’US des élèves, pour l’instant.

Le groupe repart au pas de charge, traverse les quelques couloirs, sort de l’aéroport dans la nuit américaine, sous une pluie fine qui surprend les plus endormis, rejoint le bus, où, taille américaine aidant, les valises ne sont pas empilées mais alignées – c’est beaucoup plus simple-et chacun s’installe pour 2 heures de route. Malgré la fatigue, les plus vigilants notent tout de suite le gigantisme des parkings, des routes, des panneaux de signalisation… Certains s’endorment là-dessus pour se réveiller sur le parking de leur lycée d’accueil, d’autres se soucient des marques de politesse : serrer la main ? Faire la bise ? Deux ? Se serrer dans les bras ? Comment fait-on ici ? La réponse arrive très vite, sous la pluie qui s’est amplifiée, les familles du lycée de Highlands patientent tous sourires, certaines en pyjamas, mais toutes très accueillantes, qui un bouquet de fleurs, une banderole au nom de l’élève attendu.e…. Les élèves dont le correspondant, la correspondante est scolarisé.e à Schalick repartent pour 40 minutes de bus avant d’arriver sur le parking de l’école et revivre le même genre de scène.

En moyenne les élèves se seront couchés entre 2h30 et 3h du matin, heure locale, soit entre 8h30 et 9h en France, et auront vécu une journée de 28 heures ! C’est ça l’Amérique : tout y est grand !

Dimanche 15 octobre : on se repose et on découvre l’Amérique !

Pour ce 1er week-end américain, chacun passe le dimanche dans sa famille, certains se retrouvent lors d’activités locales et de saison : brunch, décoration de citrouilles pour Halloween, bowling…. Dans tous les cas, la générosité et l’attention des élèves américains et de leurs familles marquent les visiteurs de Voltaire.

Les élèves en résidence à Schalick ont le privilège d’être invités par la famille Cushane, les hôtes de Gabriel et Paul D., une splendide demeure tout droit sortie d’un film, ou d’une série américaine, une sorte de mini Maison-Blanche dotée d’un très grand terrain sur lequel les garçons jouent au foot tandis que les filles discutent sur les marches devant ou regardent la télé à l’intérieur dans un salon, très haut de plafond qui pourrait contenir une ou deux de nos maisons françaises ! Dans la cuisine, à l’américaine évidemment, les parents affluent chargés de provisions : pizzas, ailerons de poulet panés, sandwichs de toutes sortes, salade, sodas et autres boissons que l’on plonge dans la glacière, remplie de glace pilée à un point qu’il faut chercher sa canette ou sa bouteille à tâtons, la main recouverte de glace.

beaucoup de glaçons

Un dimanche placé sous le signe de l’American Dream, nous voyons plusieurs paires d’yeux étinceler pour ne -presque- jamais s’éteindre du séjour. Mais bientôt la nuit tombe et, déjà, il nous faut rentrer même s’il est tout juste 18h : l’intégration scolaire commence demain et il faudra se lever tôt, voire très tôt car les cours commencent à 7h10.

Lundi 16 octobre : la vie dans un vrai lycée américain

Le jour est à peine levé que les élèves de Voltaire sont déjà à pied d’œuvre dans leurs lycées respectifs, Highlands ou Schalick. Certains ont pris le bus, oui ce fameux bus jaune, d’autres ont été déposés par les parents de leur correspondant. e, mais aucun ne manque à l’appel.

bus scolaire américain

A Schalick, l’immense panneau lumineux qui signale l’établissement depuis la route annonce notre présence en affichant le cougar jaune, emblème du lycée, coiffé d’un béret vert. A l’intérieur, d’autres écrans lumineux font défiler nos photos et nos noms, dans le couloir chaque élève a droit à une affiche réalisée par son correspondant qui indique son nom et, parfois, ses passions et centres d’intérêt. Ce n’est rien de dire que nous sommes accueillis comme des rois et reines, et nous découvrons la vie lycéenne made in U.S avec couloirs placardés de casiers métalliques, informations au micro y compris le mythique serment d’allégeance au drapeau américain, suivi du menu du jour.

Un autre honneur à notre présence est le choix d’un thème qui définit le code vestimentaire du jour, la semaine commence par une pensée pour les personnes vulnérables et les élèves peuvent se déguiser en bébé ou en personne âgée, nous verrons donc de nombreux pyjamas, quelques bigoudis et pas mal de doudous se déplacer dans ce bâtiment circulaire.

Les cours durent 52 minutes chacun, nos élèves suivent et chacun accompagne son/sa correspondant. e dans ses différents cours, découvrant ainsi quelques matières plus ou moins originales ou surprenantes: gestion, psychologie, des cours de préparation à la chasse avec repérage et compréhension du gibier , un français qui leur semble bien simple alors que même en cherchant certaines réponses sur Internet, le cours d’anglais demeure une plus grande énigme encore que lorsqu’ils sont en France ! Parmi les découvertes du jour figurent le mobilier de classe-une chaise dotée d’un simple rebord pour poser cahier et trousse, la nécessité de demander une autorisation par l’équivalent de l’ENT pour pouvoir sortir de classe et se rendre aux toilettes, à l’intendance…

Cette première matinée est interrompue par plusieurs événements dont une photo de groupe, de tous les participants à l’échange, un petit déjeuner à la cafétéria et un exercice d’alerte en cas d’urgence, type PPMS.

La pause déjeuner est très courte, 20 minutes pour se restaurer avec un « packed lunch » ou un repas acheté sur place. En conséquence de cela, les cours terminent très tôt : à 14h10, les lycéens sont libérés des obligations scolaires proprement dites pour pratiquer des activités sportives comme nos élèves ont pu le constater.

Les programmes des soirées, qu’ils n’auront pas manquer de vous raconter, semblent avoir été aussi variés que ceux du dimanche : certains sont allés au restaurant japonais découvrir l’habilité des cuisiniers nippons, d’autres ont testé des recettes plus locales ou sont devenus adeptes de Wawa, ainsi nommé d’après le nom de l’oie en langue Ojibwe, une tribu amérindienne, une station-service dont les offres alimentaires font l’objet d’une grande campagne publicitaire et d’un engouement national. Petit fait amusant, l’appli pour commander son café ou son sandwich en ligne ressemble fort à celle de la cantine au lycée de Wingles. A quand un Wawa à Voltaire ?

Mardi 17 octobre : New Yooooooooooooork !

Les étoiles dans les yeux de nos élèves se sont transformées en firmaments, la playlist sur leur portable va de Claude Nougaro à Alicia Keys en passant par Liza Minelli et Serge Gainsbourg ou Téléphone : aujourd’hui, nous nous attaquons à la Grosse Pomme !

Après quelques confusions dans l’esprit de certains élèves, nous nous retrouvons au CDI, Media Center, en anglais et rejoignons le bus sur les parkings de Schalick puis de Highlands, à la dernière minute car la température a bien baissé, nous craignons une pluie annoncée.

Le trajet dure plus de 2 heures pendant lesquelles chacun imagine son New-York.

La circulation n’est pas trop cauchemardesque, nous entrons dans la capitale en passant ces ponts mythiques. Trouver l’Empire State Building, s’y stationner à proximité, n’est pas une mince affaire mais enfin nous pénétrons le bâtiment exceptionnellement haut. Certains élèves sont en rude concurrence avec le reste des touristes aussi décidés qu’eux à se prendre en photo devant les vues les plus impressionnantes, certains osent monter les 6 derniers étages à pied, sur 80 étages, c’est peu et vu la queue phénoménale pour prendre l’ascenseur, c’est un effort qui en vaut la peine. Faire le tour de la terrasse de ce dernier étage, c’est repérer les lieux les plus mythiques de cette ville qui ne dort jamais.

vue impressionnante

Mais déjà il faut redescendre, retrouver le bus pour partir à l’assaut des magasins, le rendez-vous sur Times Square semble frustrant à certains mais les autres profitent de ce temps limité pour faire plaisir à toute la famille, sans s’oublier eux-mêmes.

Pas le temps de faire l’inventaire car il va falloir galoper pour être à l’heure au ferry qui nous permettra de voir cette grande dame Newyorkaise : la statue de la Liberté. Et cette fois, notre parcours est semé d’embûches : les élèves à rassembler, les professeurs restés sur Times Square pour les récupérer, les bouchons monstrueux et une voiture qui nous barre la route, elle est finalement déplacée, mais malgré toute la ténacité du chauffeur nous voyons le bateau partir sous nos yeux, le car arrêté au feu rouge. Heureusement, la ténacité de Mme Saï nous permettra finalement d’embarquer pour la croisière 1h30 plus tard, les familles qui ont été prévenues se montrent très compréhensive set acceptent de récupérer les élèves un peu plus tard. C’est ainsi, après distribution de granulés homéopathiques aux estomacs les plus sensibles par M. Brecville, que nous pouvons enfin nous régaler de la vue, tous ces monuments vus et revus de nombreuses fois à l’écran, dans des films ou même au générique de leurs séries préférées défilent, grandeur nature sous les yeux de nos élèves qui en épuisent les batteries de leurs téléphones. Evidemment la statue de la Liberté est en haut de la liste !

New York Statue de la Liberté